Contact, le moteur démarre et je m'engage sur la 4 voies qui rejoins l'autoroute. 1 heure plus tard je sors de l'A75, direction le Pouget par les routes de campagne. On attaque pas, la C3 picasso de papi est vraiment pas joueuse. 16h59, arrivé !! La Celica attend dehors pour son changement de propriétaire.
Après une petite heure, on charge les pièces dans le coffre, dernière vérification des papiers, et c'est parti. Je passe la première et la belle commence à avancer. Je ne fais pas 200 mètres que je cale à une intersection; on remet un peu de starter et c'est reparti. Je traverse le village en apprenant à manier la bête. L'air tiède de cette soirée d'automne s'engouffre par les vitres ouvertes. J'ai un sourire qui s'étend d'une oreille à l'autre. Le son rauque des carbus me chatouille les tympans. Un air d'AC/DC en musique de fond. Je suis heureux.
Après 10 km, passage à la pompe car la jauge indique que le réservoir est vide. Les chiffres défilent. "Tu vas faire Clak oui ?!", 40 litres. La jauge déconne: elle indique 3/4 du plein. Bonne nouvelle en soit.
la bretelle d'autoroute est là. Le moteur grogne. Je regarde mon grand père dans le rétroviseur et puis ... GAZZZZ. Le second corps des carburateurs s'ouvre, coup de pied au derrière. Le bruit est magique. La petite aiguille qui affiche la conso beaucoup moins " t'es dans le rouge coco"
Pas question de reprendre l'Autoroute sur tout le retour; la route des rond points de Montpellier Nord sera plus sympa. On se retourne pour regarder la voiture lorsque je suis dans les bouchons, le son de celle-ci dénote avec le bruit des diesels suréquipés qui m'entourent. Après une bonne demi-heure d'embouteillage, on s'éloigne enfin de la périphérie. Le coucher de soleil illumine les falaises des collines et les pins de la garrigue environnante. C'est le moment de passer en "code", les phares de lèvent avec un "brrrr" des plus significatifs. Le haut des paupières dépasse du capot.
On arrive par chez moi, une de mes routes préférée. On va voir si tout passe à 90. Mon grand-père est vite dans les choux. Je suis seul sur la route. Les phares illuminent les murs des domaines viticoles, les platanes qui bordent la route, une manade. Je me sens bien.
Mon oncle sort d'un virage avec sa camionnette. A peine le temps de faire deux appels de phares. M'a-t-il reconnu dans la pénombre? Je suis à 5 km de chez moi.
Je traverse le village. Les murs du cimetière amplifient le bruit de la vieille demoiselle. Clignotant, je tourne dans ma rue. Première, seconde... à bloc. Ma grand mère attend à l'entrée du garage. le moteur tourne encore que mon oncle arrive en courant. Un petit tour est de rigueur.
Les phares se baissent, le moteur s'éteint...quelques secondes plus tard. La nuit enveloppe la Celica.
